Éléments de contexte

Activité plusieurs fois millénaire, l’aquaculture a connu une croissance et des bouleversements majeurs au cours du XXème siècle et au début du XXIème. En 2014, elle a produit un peu plus de 101 millions de tonnes, dont 27 millions de tonnes d'algues et plantes aquatiques, très utilisées dans les industries pharmaceutiques et agro-alimentaires, 16 millions de tonnes de coquillages et mollusques, 7 millions de tonnes de crustacés (dont 4,6 millions de tonnes de crevettes) et près de 49 millions de tonnes de poissons. Près d’un poisson sur deux destinés à l'alimentation humaine (66.6 des 136 millions de tonnes consommées par l'homme) est aujourd’hui issu de l’élevage. Au même titre que la pêche, elle est une source vitale d'emplois, de nourriture et d'opportunités économiques, en particulier pour les petites communautés rurales. D’ici 2030, elle assurera les deux tiers de la production piscicole mondiale (FAO, 2014), du fait d’une relative stagnation des captures de la pêche (même si des marges de progression existent grâce à une meilleure gestion des stocks) et surtout, d’une forte augmentation de la demande, en particulier en Chine et dans les pays asiatiques où une classe moyenne émerge rapidement.

Aujourd’hui, près de 40% de tout le poisson produit fait l'objet d'échanges internationaux, et plus des deux tiers en valeur des exportations des pays en développement sont destinés aux pays développés (FAO, 2014). L’Asie est le premier exportateur mondial et l’Union Européenne, le premier importateur, mais les échanges pourraient évoluer significativement puisque l’Asie devrait représenter 70% de la consommation mondiale de poisson d'ici 2030 (38% pour la Chine seule).

Il existe cependant un certain nombre de risques et d’incertitudes, au premier rang desquelles, les épidémies qui déciment régulièrement les élevages, la pénurie d’eau douce ou les conséquences inconnues des changements globaux, notamment du climat. Face à ces défis et ces enjeux, de nombreuses nations renforcent actuellement leurs investissements dans l'aquaculture. Cela ne se fait cependant pas sans résistance ni sans impact, et l’aquaculture est aujourd’hui de plus en plus souvent décriée. On lui reproche pêle-mêle ses impacts sur l’environnement et la biodiversité, ses conséquences sociales, l’usage de matières premières non durables (comme les farines de poisson), ou la qualité et la sûreté des aliments

Il existe pourtant des technologies et/ou méthodes de développement innovantes, basées sur les principes de l’agro-écologie et de l’approche écosystémique, qui couplées à une démarche respectueuse de l’écosystème environnant et des sociétés, permettent d’envisager une production durable de l’aquaculture dans le futur. L’objectif global de cette collection de grains pédagogiques est de promouvoir ces nouvelles formes d’aquaculture.

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